Les négociations qui débutent aujourd'hui sont cruciales, et voici pourquoi :

La société civile se mobilise

Les Nations unies ont initié, il y a quelques années, un projet de traité pour contraindre les multinationales à respecter l'environnement et les droits humains, dont la dernière session de négociations s'est tenue en octobre 2019. La prochaine session de négociations se tient en ce moment à Genève et sera peut-être décisive... à condition que la société civile maintienne sa pression sur les représentant·e·s des Etats pendant ces négociations.

Or les associations de défense des droits humains ne sont pas les seules à s'inquiéter face à l'impunité des multinationales, qui semblent déjà prêtes à réclamer des dommages et intérêts aux gouvernements ayant pris des mesures contre la propagation de Covid-19.

Alors que les Etats-Unis, l'Union européenne ou la Chine semblent encore largement hostiles à l'adoption d'un traité international pour encadrer les activités multinationales et les contraindre à respecter l'environnement et les droits humains, un réseau de parlementaires s'est progressivement constitué pour faire pression sur les Etats.

C'est ainsi que 75 membres du Parlement européen ont publié cet été une lettre ouverte en direction de la Commission européenne, lui intimant de se montrer moins frileuse dans ce dossier.

Par ailleurs, 38 maires de France et d'autres pays européens ont signé un appel à l'ONU pour la régulation des multinationales :

Le traité doit faire respecter les droits des femmes

Les activités des entreprises, de leurs fournisseurs et sous-traitants partout dans le monde peuvent entraîner des préjudices et des discriminations nouvelles ou exacerber les inégalités existantes entre les hommes et les femmes, et créer des discriminations supplémentaires en lien avec l’origine, la classe, l’âge, la caste, le statut de migrant·e, l’orientation sexuelle, l’identité sexuelle ou la situation géographique.

Lorsqu’elles cherchent à obtenir réparation, les femmes ou les personnes non binaires se heurtent à davantage d’obstacles que les hommes, en raison des normes patriarcales.

C'est pourquoi ActionAid France préconise d'intégrer dans le projet de traité des dispositions permettant de faire reculer les discriminations et les violences fondées sur le genre.

Projet de traité à l'ONU

Des négociations à l'ONU pour la régulation des multinationales