Parmi les pays à revenu faible ou intermédiaire, l’Equateur est le 18ème importateur mondial de pesticides en provenance de l’Union Européenne. Or, 18% des produits importés sont interdits sur le territoire européen. D'après l'association FIAN Equateur, parmi les nombreux produits utilisés pour traiter les bananiers et d'autres productions agricoles, 32 sont interdits en Europe pour leur nocivité.

Cependant, peu de plantations fournissent des gants ou des masques de protection. Les épandages par avion coïncident parfois avec l’heure du déjeuner, qui se déroule le plus souvent dans les champs, faute de local dédié. En fonction du vent, ils peuvent aussi contaminer les habitations et les sols... En effet, la loi prévoit de ne pas traiter les plants à moins de 200 mètres des habitations, mais elle n’est pas toujours respectée et cette distance est jugée insuffisante par de nombreuses études.

Or l’exposition prolongée du corps humain à de telles substances peut entraîner des maladies de peau, des troubles neurologiques, des cancers, des fausses couches... D’après le Ministère de la Santé, le taux d’empoisonnements par les pesticides était passé de 12,35 à 18,64 pour 100 000 habitant∙e∙s entre 1998 et 2007. Il a probablement encore augmenté depuis.

C'est pourquoi, avec le syndicat agricole ASTAC, nous dénonçons des bananes produites au prix de la vie.

Les ouvrières et les ouvriers agricoles, sur qui repose toute cette industrie, sont celles et ceux qui en tirent le moins de bénéfices, et qui en paient le prix le plus fort.

Sur place, la résistance et la résilience s'organisent, comme en témoigne notre webdocumentaire Les Maux de notre alimentation... mais notre soutien en Europe est indispensable pour obtenir, a minima, la fin des exportations des pesticides les plus toxiques !

L'enfer dans les plantations d'Equateur