La 108ème Conférence internationale du travail, qui a débuté lundi le 10 juin 2019 à Genève, s’achève aujourd’hui.

Avec environ 6000 délégué·e·s représentant les gouvernements, les travailleur·se·s et les employeur·se·s des 187 Etats membres du Bureau International du Travail, la plus ancienne institution mondiale a permis cette année l’adoption d’une norme internationale contre les violences et le harcèlement dans le monde du travail.

Le texte a bénéficié d’un large soutien en faveur de son adoption. Les délégué·e·s ont adopté la convention à 439 votes pour, 7 contre et 30 absentions. La recommandation a quant à elle été adoptée à 397 voix pour, 12 contre et 44 abstentions.

Plus d’un tiers des pays dans le monde ne possèdent pas de législation contre le harcèlement sexuel, alors que les violences et le harcèlement touchent 818 millions de femmes. L’adoption de cette Convention va obliger les pays qui l’ont ratifiée à mettre en place des mesures pour contraindre les employeur·se·s à lutter contre ce fléau.

Depuis 2014, ActionAid France se bat pour démontrer qu’il ne peut y avoir de travail décent dans un climat de violence sexiste et sexuelle et mène campagne avec ses partenaires syndicaux pour l’adoption d’une norme internationale.

Nous demandons aujourd’hui au gouvernement français de poursuivre ses efforts en faveur de la lutte contre la violence et le harcèlement dans le monde du travail, en ratifiant rapidement cette Convention, soutenue par plus de 20 000 personnes en France, afin qu’elle puisse être mise en oeuvre efficacement.

ActionAid France demande notamment que les multinationales françaises luttent contre la violence et le harcèlement fondés sur le genre dans leurs chaînes d’approvisionnement en application de leur devoir de vigilance.

Alice Bordaçarre, chargée de campagne droits des femmes pour ActionAid France explique : « 80% des travailleuses de l’habillement au Bangladesh ont été victimes d’intimidation ou menacées de violence au travail, il est urgent d’agir pour responsabiliser les multinationales qui passent commandes dans ces usines ! ».

Une Convention et une Recommandation

Convention 190 de l'Organisation internationale du travail concernant l'élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail

Recommandation 206 de l'Organisation internationale du travail concernant l'élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail

En photo : S.E. l'ambassadrice Margarida Rosa Da Silva IZATA (Angola), vice-présidente gouvernementale, et Mme Jacqueline MUGO (Kenya), vice-présidente employeuse de la 108ème session de la Conférence internationale du travail après le vote final sur la Convention contre la violence et le harcèlement au travail.
© Crozet / Pouteau pour l'OIT

Communiqué de presse

Enfin une Convention internationale contre la violence au travail !