L'impulsion donnée par le sommet mondial dirigé par la France en faveur de l'aide humanitaire à Gaza est la bienvenue, mais elle n'est pas suffisante pour mettre fin à l'horrible escalade qui a fait plus de 10000 morts dans la région.

La priorité devrait être d'obtenir un cessez-le-feu qui permettrait l'acheminement d'une aide humanitaire et médicale adéquate à Gaza en toute sécurité. Le filet d'aide qui a été autorisé jusqu'à présent n'a pas été suffisant pour plus de deux millions de personnes qui en ont désespérément besoin.

Les services essentiels étant paralysés par le manque de carburant et les bombardements israéliens aveugles, ActionAid craint que la situation humanitaire ne s'aggrave. Aucun carburant n'a été autorisé à entrer à Gaza depuis le début des bombardements le 7 octobre. Les réserves de carburant, qui constituent une ressource vitale pour les habitant∙e∙s de Gaza, permettant d'alimenter les hôpitaux, les boulangeries et de pomper l'eau, risquent de s'épuiser complètement.

L'hôpital Al Awda, partenaire d'ActionAid et principal service de maternité dans le nord de la bande de Gaza, a ainsi prévenu qu'il ne lui restait plus que quelques heures avant de manquer de carburant et d'être contraint de fermer ses portes.

Riham Jafari, coordinatrice du plaidoyer et de la communication à ActionAid Palestine, explique :

"Les habitant∙e∙s de Gaza ont perdu des êtres chers, vivent dans la peur et risquent de mourir de faim sans eau ni nourriture s'il n'y a pas de cessez-le-feu. L'aide autorisée n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan et, compte tenu de la grave pénurie d'eau, le risque de maladies d'origine hydrique augmente de minute en minute."

"Au milieu des bombardements et en l'absence de carburant, 16 hôpitaux et 34 centres de santé de Gaza ont été contraints de fermer leurs portes. Non seulement nous devons assurer un corridor humanitaire durable pour acheminer la nourriture, l'eau et les fournitures médicales, mais l'approvisionnement en carburant est désormais une priorité pour sauver la vie des bébés et des civils blessés".

Jusqu'à présent, plus de 10000 personnes ont été tuées dans les bombardements. Parmi elles, plus de 4000 sont des enfants et plus de 3000 des femmes. Les représentant∙e∙s des pays et des organisations internationales présent∙e∙s à Paris devraient appeler à un cessez-le-feu et s'engager à financer l'aide humanitaire à Gaza.

"Nous en appelons à la responsabilité et aux engagements partagés de la communauté internationale pour protéger les populations civiles et appeler à un cessez-le-feu immédiat lors de la conférence de Paris. La France, ainsi que d'autres États membres de l'Union européenne, devraient appeler à un cessez-le-feu immédiat lors de cette conférence et lors de la réunion du Conseil des affaires étrangères de l'Union européenne ce lundi 13 novembre, et prendre des mesures urgentes et proactives contre l'impunité, en demandant des comptes à ceux qui enfreignent le droit international",

a déclaré Mehdi Achour, directeur d'ActionAid France.

Ces dernières semaines, les expert∙e∙s de l'ONU ont dénoncé les bombardements d'hôpitaux et d'écoles, les qualifiant de crimes contre l'humanité et demandant un cessez-le-feu pour éviter un génocide.

Les participant∙e∙s à la conférence de ce jeudi 9 novembre sont des dirigeant∙e∙s européens et d'autres pays, dont la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen, Charles Michel, le G20 moins un, la Norvège, la Suisse, le Canada et le groupe arabe. Des institutions internationales telles que l'ONU et le CICR seront également représentées.

Contact

Riham Jafari, coordinatrice du plaidoyer et de la communication pour ActionAid Palestine
media-enquiries@actionaid.org
+44 75 86 10 79 55 ou +263 776 665 065

Photo : Zaur Ibrahimov / Unsplash

Communique de presse d'ActionAid International

Le Sommet de Paris doit appeler au cessez-le-feu pour protéger les civil∙e∙s à Gaza